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Communiqué de Presse
SORTIES SCOLAIRES
Sur fond de débats électrisés concernant l'insécurité, l'immigration et
l'identité, la question des mères accompagnatrices voilées
provoque des attaques inacceptables et irresponsables à l'encontre du
principe de laïcité et de ses défenseurs. Ces controverses ne contribuent
pas à un débat serein.
Le Préambule de la Constitution de 1946 proclame que « la loi garantit à la femme, dans
tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme »
et affirme que « l’organisation
de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un
devoir de l’Etat ».
Ce texte, qui a valeur constitutionnelle (par renvoi du
préambule de la Constitution de 1958) énonce ainsi avec force le rôle
intégrateur de l’école, lieu de travail et d’émancipation où des élèves,
vulnérables, sont appelés à forger leur liberté de conscience.
Encadrer des élèves dans le temps des activités scolaires ou
durant un temps pédagogique revient manifestement à contribuer à
l’éducation, laquelle ne se réduit pas à un enseignement mais emprunte
aussi la voie de l’exemplarité.
En ce s ens, il est discutable de soutenir qu’un
accompagnateur serait un simple usager de l’école, bien que l’état actuel
du droit ne permette pas d’interdire à des mères d’élèves de participer à
un tel encadrement sous le seul motif qu’elles portent un voile.
Il est évidemment difficile de donner une protection
normative – sous forme de lois contraignantes – à un ordre symbolique,
issu d’un pacte séculaire de discrétion, dans lequel la religion ne
s’exhibe pas et ne déborde dans l’espace public que de manière limitée
(processions traditionnelles, sonneries de cloches, musées, etc…).
Un ordre symbolique dans lequel, selon la belle form ule de
Jean-Eric Schoettl, « la
femme donne volontairement à voir (au travers de la visibilité de sa
personne), qu’elle n’est ni asservie ni reléguée, et que ce n’est pas à
elle, mais à l’homme, de contrôler la libido masculine ».
Mais l’univers scolaire, en tout état de cause, appelle des
règles claires et non équivoques, pour préserver nos enfants et protéger
toutes les familles du prosélytisme et de l’assignation. C'est une
condition essentielle du projet émancipateur de la République.
Depuis plus d’un siècle, le principe de laïcité a permis de
faire société, dans un respect mutuel et dans la cohabitation paisible de
la croyance et de l’incroyance.
C’est la voûte commune et protectrice qui préserve à la fois
l’intérêt général et la liberté de conscience.
Il appartient, au plus haut niveau de l’Etat, d’en rappeler
rapidement toute la portée et toute la grandeur.
Pour faire société, en permettant à chacun de se déterminer
et de vivre librement.
Monsieur le Président de la République, nous attendons votre
parole pour rappeler la force et les vertus de ce principe émanc ipateur
qu’est la laïcité, pour réaffirmer les principes républicains et pour
réunir un pays fragmenté.
La constitutionnalisation des deux premiers articles de la
Loi de 1905, sans autre modification de la constitution, apporterait à
ces débats outranciers une réponse claire, sereine et pérenne.
OBEDIENCES SIGNATAIRES
Jean-Philippe HUBSCH, Grand Maître du Grand Orient de France
Georges VOILEAU, Grand Maître de la Fédération française du
Droit Humain
Pierre-Marie ADAM, Grand Maître de la Grande Loge de France
Marie-Claude KERVELLA-BOUX, Grande Maîtresse du Grande Loge
Féminine de France
Pascal BERJOT, Grand Maître de la Grande Loge Traditionnelle
et Symbolique Opéra
Grande Loge Mixte Universelle
Édouard HABRANT, Grand Maître de la Grande Loge Mixte de
France
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