Com abraços apertados para dois caros Amigos, o António Valdemar e o João Esteves!
Madeleine Pelletier
Um texto de Aquilino Ribeiro. tirado do jornal "A Capital" de 8 de Fevereiro de 1911. intitulado - "O sr. Afonso Costa não é feminista - o sr. Bernardino Machado é...a seu modo".
Não se encontra no livro de - "Aquilino - Páginas do exílio 1908/1914", com recolha de textos e organização de Jorge Reis.
Já conheciamos alguns dados biográficos sobre Madeleine Pelletier, que tinhamos consultado na obra de Joáo Esteves:
Madeleine Pelletier e o movimento feminista em Portugal
João Esteves
O movimento feminista em Portugal foi particularmente activo na segunda década do século XX e, embora esteja por estudar o seu relacionamento com o exterior, sabe-se que Madeleine Pelletier foi uma das personalidades estrangeiras que com ele manteve contactos, quer quando se deslocou a este país na sequência da implantação da República, ocorrida a 5 de Outubro de 1910, quer mediante correspondência e permutas com as principais organizações de mulheres.
Informada de que o novo regime pretendia conceder o voto às mulheres, Madeleine Pelletier viajou, logo em Novembro, para Portugal, de forma a inteirar-se do que realmente se passava, tendo mantido contactos privilegiados com alguns dos principais políticos e governantes republicanos e com as agremiações femininas; assistiu a reuniões; e foi homenageada pela Liga Republicana das Mulheres Portuguesas (1908-1919) , em 11 de Dezembro .
Recebida por Teófilo Braga, presidente do Governo Provisório e defensor assumido do voto feminino restrito, para não prejudicar a República e de forma a ser aceite pelo Parlamento, e por Bernardino Machado, ministro dos Negócios Estrangeiros, confirmou a possibilidade de se vir a atribuir o sufrágio a uma pequena elite de mulheres, tendo disso dado conta em artigos publicados na imprensa portuguesa e francesa . Chegou mesmo a escrever que as portuguesas obteriam «justiça sem combate, e talvez mesmo sem necessidade de argumentar» , acalentando a esperança de que a França seguisse o mesmo exemplo.
Na sua estada em Portugal, teve também a oportunidade de se encontrar com Magalhães Lima, Grão-Mestre da Maçonaria, que lhe prometeu, caso fosse eleito deputado, defender o voto feminino no Parlamento, tendo-a convidado para uma sessão comemorativa do triunfo da República; enquanto socialista, visitou os dirigentes desse partido; e manteve contactos com as principais feministas portuguesas, nomeadamente com Ana de Castro Osório (1872-1935) , considerando-as frouxas nas suas reivindicações e demasiado confiantes na vontade política dos homens. Aliás, as suas palavras demonstram alguma desconfiança em relação à República, talvez demasiado burguesa.
De regresso ao seu país, discorreu em Paris, na sala Procope, sobre a revolução republicana e as relações entre o feminismo, o livre-pensamento e a maçonaria e, quando em Portugal se intensificou a campanha a favor do sufrágio, em carta a Ana de Castro Osório, de 23 de Julho [de 1911], a médica informou que em França também se tentava obter o voto «aux commerçantes et aux ouvrières qui sont inscrites sur les listes electorales pour les Conseils de Prud’hommes et les Tribunaux de Commerce» , o que não abrangeria mais de dois a três mil casos. Na mesma missiva, anunciou o envio da brochura sobre Le droit à l’avortement, considerando que se tratava de um tema integrante do seu feminismo.
Na qualidade de maçon, respondeu, ainda que de forma sucinta, ao questionário organizado por Ana de Castro Osório, em 1913, sobre o papel da mulher na Maçonaria Portuguesa, considerando que «la femme devrait être admise dans toutes les loges; mais si vous ne pouvez obtenir cette égalité, la loge d’adoption vaut mieux que la maçonnerie irrégulière» ; e manteve, com certeza, contactos estreitos com o Conselho Nacional das Mulheres Portuguesas (1914-1947) , já que lhe enviou a sua obra teatral In Anima Vili e os livros Un crime scientifique e Les femmes peuvent-elles avoir du Génie? .
Juntamos o texto retirado, com a devida vénia, do blogue "DIVERGENCES. REVUE LIBERTAIRE INTERNATIONALE EN LIGNE":
Madeleine Pelletier 1874-1939
Féministe d’avant-garde
vendredi 23 mars 2012
par
Madeleine Pelletier
est une femme hors du commun qui s’est instruite par ses propres moyens
et a conquis de haute lutte un métier d’homme prestigieux. C’est une
forte personnalité qui a défendu farouchement et sans compromis ses
idées novatrices sur les rapports entre les sexes.
C’est une féministe d’avant-garde qui a combattu pour l’accès égalitaire
des femmes à la vie professionnelle et aux responsabilités politiques
ainsi qu’à la libre disposition de leur corps (contraception,
avortement). C’est une militante ancrée à gauche qui s’est heurtée aux
préjugés sexistes des hommes dans les divers partis où elle s’est
inscrite.
Née dans un milieu pauvre, affectivement et
matériellement. Son père, cocher de fiacre, a une attaque et reste
paralysé lorsqu’elle a 4 ans.
Sa mère tient un magasin de fruits et légumes près des Halles. Ils
auront 12 enfants dont seuls 2 survivront. Son enfance est dominée par
la personnalité de sa mère : fille illégitime, royaliste et catholique
fanatique.
Brillante élève, elle quitte volontairement l’école à 12 ans malgré
l’insistance des religieuses pour qu’elle reste. Elle a des rapports
conflictuels avec les
« autres » : les élèves et certaines religieuses. Elle est
« différente ».
À partir de 13 ans, elle fréquente les milieux anarchistes bien qu’elle
n’adhère pas à toutes leurs thèses, en particulier elle pense que l’on
ne
peut pas se passer d’un gouvernement.
Elle lit énormément et à partir de 16 ans elle étudie seule. Elle
veut sortir de son milieu par la culture intellectuelle. Elle prépare
seule le baccalauréat qu’elle réussit avec la mention « Très bien » en
philosophie, à 23 ans. Nous sommes en 1897. L’année suivante, elle
décide de faire médecine. A l’époque il y a 4 500 étudiants dans cette
discipline dont 129 femmes, parmi lesquelles 100 étrangères. Elle
obtient une bourse du conseil de Paris. Elle s’intéresse à
l’anthropologie et rédige un mémoire sur la « crânométrie » (étude
comparée de la taille du crâne et/ou du cerveau) où elle prouve que la
taille du cerveau n’a aucun rapport avec l’intelligence. En 4ème année
de médecine elle s’oriente vers la psychiatrie.
En 1902 elle est interdite de concourir à l’internat dans le service
psychiatrique hospitalier, car « il faut jouir de ses droits civils et
politiques » ! Comme on le sait, à cette époque, les femmes étaient
considérées comme des mineures et n’avaient pas, en particulier, le
droit de vote. Elle mène sa première campagne féministe avec l’aide de
Marguerite Durand et de son journal « La Fronde ». Grâce à cette
campagne, la loi est changée et l’année suivante Madeleine Pelletier passe avec succès le concours. Elle est ainsi la première femme interne des asiles psychiatriques de la Seine.
Ses études médicales terminées, elle devra cumuler l’activité de son
cabinet médical (80-82 rue de Gergovie, quartier pauvre de Paris) - où
les patients ne se précipitent pas, car on ne fait pas confiance à une
femme médecin - avec des responsabilités d’urgentiste de nuit et de
médecin fonctionnaire des PTT. Toute sa vie Madeleine Pelletier
sera rejetée par ses camarades de lutte, comme par beaucoup de
féministes. Elle est différente. Elle s’habille en homme, et porte ses
cheveux courts. Elle n’est pas une pionnière (rappelons-nous George
Sand), mais elle est la première à donner un sens politique à son
geste : « Si je m’habille comme je le fais c’est parce que c’est
commode, mais c’est surtout parce que je suis féministe ; mon costume
dit à l’homme : « Je suis ton égale », écrit-elle. Elle refuse toute
forme de sexualité et valorise le célibat.
Inlassablement, elle portera sa parole féministe chez les francs-maçons,
les socialistes, les communistes et, bien sûr, les féministes. À partir
de 1904 elle devient franc-maçonne par anticléricalisme, entre autres.
Elle se lie d’amitié avec Louise Michel. Elle lutte contre la misogynie.
Rejetée, elle prend ses distances avec les instances francs-maçonnes en
1906, tout en restant maçonne sa vie durant.
De 1906 à 1914 elle mène une intense activité d’écriture dans les
revues féministes, socialistes et révolutionnaires. Elle veut organiser
le militantisme féministe et s’intégrer au Parti Socialiste. Elle
choisit la tendance guesdiste de « justice sociale », puis la tendance
« Hervéiste » apparemment plus révolutionnaire. En 1907 elle écrit un
article fondamental dans la « Revue Socialiste » : « Les facteurs
sociologiques de la psychologie féminine ». Avant Simone de Beauvoir,
elle démontre que l’« on ne naît pas femme mais qu’on le devient » et
tout comme Monique Wittig le fera, elle conçoit le rapport entre les
sexes comme un rapport social. La même année, elle est l’une des
déléguées du PS au congrès de l’Internationale Socialiste à Stuttgart.
Elle est rejetée par Rosa Luxembourg et Clara Zetkin parce que
« bourgeoise » !
En 1908 elle publie un article, « La femme soldat ». Tout le monde
l’accable : l’extrême gauche l’accuse de militarisme ; Hervé la trouve
trop excentrique ; les féministes la critiquent parce qu’elles sont
pacifistes et antimilitaristes. Madeleine est pacifiste et antimilitariste, mais personne n’a compris qu’elle poussait la logique égalitaire jusqu’au bout !
Très impressionnée par les suffragistes anglaises, elle décide de
franchir le pas. En 1910, le PS la présente aux élections dans une
circonscription où elle n’a aucune chance. Elle obtient néanmoins 4 %
des voix ! En 1910, elle est la féministe la plus connue en France et à
l’étranger. Elle rompt avec Hervé qui a viré à droite et se présente à
nouveau aux élections en 1912.
Elle se retire du PS qui crée le « Groupe des femmes socialistes », dans
le but de marginaliser Madeleine Pelletier.
Elle est détestée, sa forte personnalité dérange. Elle renoue avec
l’anarchisme, sans illusion sur leur féminisme. En 1913 elle prend
position en faveur d’une légalisation de l’avortement. Cela fait l’effet
d’une bombe ! Elle sort l’avortement du cadre néo-malthusien et remet
en cause la morale chrétienne. Indignation des socialistes et des
féministes. Elle pratique des IVG. Elle devient une paria.
Elle écrit un article qui valorise le célibat qu’elle considère comme
un « état supérieur ». En 1914, elle organise une manifestation pour le
suffrage des femmes qui regroupe un millier de personnes. En août de la
même année une campagne sur le même thème recueille 505 000 voix. La
guerre sonne le glas de cet espoir. Un dernier texte paraît, sur le
thème de l’éducation des filles. Il faut éduquer les filles comme des
garçons. Son universalisme est masculin. Madeleine Pelletier s’engage à la Croix-Rouge où elle participe aux soins des blessés. Elle tient un journal.
En 1920 elle adhère au Parti Communiste et écrit dans « La voix des
femmes », hebdomadaire d’extrême gauche, féministe et pacifiste. En 1921
elle voyage en URSS (elle doit se travestir en femme, un comble !).
Elle est déçue sauf en ce qui concerne la liberté des femmes. Elle
rencontre Alexandra Kollontaï. Elle soutient l’URSS, mais elle a perdu
beaucoup de son élan révolutionnaire. En 1926 elle quitte le PC car on
veut la contraindre à rompre avec la franc-maçonnerie.
Après la guerre, grande offensive pro-nataliste. Madeleine Pelletier
intervient à de nombreuses reprises par écrit ou oralement au « Club du Faubourg » [1]
sur les thèses néo-malthusiennes de l’avortement et de la
contraception. Elle est l’objet de scandales par ses prises de position.
Un procès est intenté au Club du Faubourg à la suite de l’une de ses
interventions. À partir de 1926 elle se mobilise contre Mussolini. Aucun
sujet ne la laisse indifférente : la prostitution, le sexe et la
morale, la maternité, le droit au travail des femmes (dans une période
de crise économique), la collectivisation des tâches domestiques.
Elle devient très en vue et doit renoncer à son poste de médecin des
PTT.
En 1932, elle adhère au « Mouvement Amsterdam-Pleyel » contre la guerre.
En 1933, elle est accusée d’avoir pratiqué un avortement sur une jeune
domestique. Elle est menacée de poursuites judiciaires. Elle se défend,
le danger s’éloigne, momentanément. En 1936, Madeleine Pelletier se réjouit de voir entrer des femmes au gouvernement. En 1937 elle est victime d’un AVC et reste confinée chez elle.
En 1939, la droite revient au pouvoir. Madeleine Pelletier
est à nouveau accusée dans une affaire d’avortement (suite à une
délation) sur une enfant de 13 ans, violée par son frère. La presse
rapporte largement les faits. On perquisitionne son domicile. Mais elle
est jugée irresponsable. Compte tenu de son état de santé, on réalise
qu’elle n’a pas pu pratiquer cet avortement. Cependant elle est jugée
comme « un danger pour elle-même, pour autrui et pour l’ordre public »
et condamnée à être internée. Elle passe 48 heures à Sainte-Anne où 37
ans plus tôt elle avait fait des études de psychiatrie, puis est
internée à l’asile d’aliénés de Perray-Vaucluse (à Epinay-sur-Orge), car
elle ne correspond pas aux stéréotypes de « mère et d’épouse » ! Deux
articles dans la presse dénoncent son internement comme politique. Elle
recevra cinq visites d’Hélène Brion avant de mourir désespérée le 29
décembre 1939 à 65 ans.
Voir le site de Marie-Victoire Louis (71 textes)
Bibliographie :
- Madeleine Pelletier, une féministe dans l’arène politique, Charles Sowerwine et Claude Magnien, Les Editions Ouvrières, Collection « La part des hommes », 1992.
- Madeleine Pelletier (1874-1939). Logique et infortunes d’un combat pour l’égalité, Paris, Côté-Femmes, 1992, direction Christine Bard.
[1]
Créé par Léo Poldès en 1918. Trois réunions par semaine. Exposés
d’invités suivis de débats participatifs sur des sujets politiques, de
société, d’arts (en particulier le cinéma) etc…
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2 comentários:
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Um grande abraço, grande abraço saudoso! Esclarecedor como sempre. Amadeu.
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